Extrabat : un logiciel SaaS français pour petites entreprises, analyse critique

Les dirigeants de TPE savent combien il est difficile de trouver un logiciel de gestion qui soit simple, abordable et adapté à leur métier. Beaucoup d’ERP généralistes sont trop lourds, coûteux ou nécessitent des intégrateurs. C’est dans ce contexte qu’apparaît Extrabat, un éditeur français qui propose plusieurs solutions verticalisées (Paysage, Piscine, BTP, Bat, Service).

Extrabat promet un outil “prêt à l’emploi”, accessible en SaaS dès 49 €/mois, sans engagement. L’approche est séduisante pour une petite structure. Mais est-ce réellement une bonne idée d’adopter Extrabat comme système de gestion principal ? Cette analyse critique aide à répondre à la question.

Une solution verticale plutôt qu’un ERP

Extrabat se distingue par sa stratégie : il ne se présente pas comme un ERP généraliste, mais comme une suite de logiciels spécialisés par métier. Ainsi, on retrouve Extrabat Paysage pour les paysagistes, Extrabat Piscine pour les piscinistes, Extrabat Bat pour les artisans du bâtiment, Extrabat BTP pour les entreprises de travaux publics, et Extrabat Service pour les PME de maintenance et d’interventions.

Cette verticalisation permet de retrouver dans chaque version des fonctionnalités adaptées : catalogues fournisseurs intégrés, gestion de contrats d’entretien, suivi de chantiers, plannings d’équipes, CRM basique. C’est pratique pour une petite structure qui veut se digitaliser sans paramétrages lourds. Mais cela signifie aussi que chaque solution reste fermée sur son périmètre, avec peu de possibilités d’ouverture ou d’évolution si l’entreprise change de modèle ou croît fortement.

Fonctionnalités communes à toutes les versions

Quel que soit le module choisi, on retrouve toujours les mêmes briques : devis, facturation, CRM, suivi de chantiers, plannings, interventions, envoi de SMS/emailing et espace client. Les catalogues fournisseurs intégrés (plus de 90) sont un vrai gain de temps pour certains métiers.

Ces fonctionnalités couvrent le quotidien d’une petite structure, mais restent à un niveau très basique. Le CRM, par exemple, est plus un carnet d’adresses enrichi qu’un véritable outil commercial. Les tableaux de bord sont utiles pour suivre quelques indicateurs, mais rien à voir avec les capacités de reporting d’un ERP plus complet.

Un modèle économique clair mais qui peut vite peser

Extrabat est facturé à l’utilisateur, dès 49 €/mois HT, sans engagement. La transparence est un point positif, surtout dans un secteur où de nombreux éditeurs dissimulent leurs prix derrière des devis commerciaux.

Mais il faut nuancer : si l’entreprise monte à 5 ou 10 utilisateurs, la facture mensuelle reste acceptable. Dès qu’on dépasse ce seuil, cela devient beaucoup plus lourd à supporter pour une PME. Sur plusieurs années, l’accumulation des abonnements fait grimper la note. Contrairement à un ERP comme Axelor, où l’on paye surtout le projet de mise en place et non pas les licences, Extrabat enferme dans un abonnement récurrent.

Pour quelle taille d’entreprise ?

C’est probablement le point le plus important : Extrabat est pertinent pour une TPE d’une dizaine de personnes maximum. Au-delà, le logiciel commence à montrer ses limites : reporting trop léger, absence d’API, gestion des droits peu granulaire, workflows impossibles à personnaliser.

Une entreprise de 20 ou 30 salariés peut l’utiliser, mais avec beaucoup de frustration. Et pour une PME de 50 personnes, cela devient carrément inadapté : l’outil n’a ni la profondeur fonctionnelle, ni la robustesse pour absorber cette taille.

Comparaison avec Axelor

Face à un ERP comme Axelor, Extrabat a l’avantage d’être plus simple à déployer et directement adapté à un métier précis. On peut être opérationnel rapidement, sans passer par un intégrateur. Mais cette simplicité a un prix : aucune modularité réelle, aucune ouverture, aucune personnalisation.

Axelor, de son côté, demande un projet plus lourd mais offre une architecture modulaire, low-code, capable de grandir avec l’entreprise. Là où Extrabat reste bloqué à 10 personnes, Axelor peut accompagner une PME de 200 salariés.

Autrement dit : Extrabat est une solution d’entrée de gamme, pratique pour démarrer, mais qui deviendra un frein dès que l’entreprise veut passer à l’échelle.

Points positifs

Il faut le reconnaître, Extrabat a des qualités :

• simplicité d’accès,

• tarification claire,

• verticalisation utile pour certains métiers (piscinistes, paysagistes),

• pas de frais de mise en place lourds.

Pour une micro-entreprise ou une TPE, cela peut suffire pour structurer les bases.

Points négatifs

Mais il y a de vraies limites :

• l’ergonomie est datée et peu intuitive,

• le reporting est minimal,

• aucune API ni marketplace d’applications,

• scalabilité très faible (limite autour de 10 salariés),

• dépendance forte à l’éditeur pour toute évolution.

Ces limites doivent être prises au sérieux par un dirigeant qui veut sécuriser le futur de son entreprise.

Conclusion

Extrabat est un logiciel métier SaaS utile pour une TPE d’une dizaine de personnes maximum. Il permet de centraliser devis, factures, planning et interventions, sans se ruiner ni se lancer dans un projet ERP. Pour un pisciniste, un paysagiste ou un artisan du bâtiment, c’est une première étape vers la digitalisation.

Mais il ne faut pas se tromper : Extrabat n’est pas un ERP et n’a pas la robustesse pour accompagner une entreprise qui grandit. Dès que la structure atteint 20 ou 30 salariés, les limites deviennent criantes. À ce stade, il vaut mieux envisager un ERP plus modulaire comme Axelor, quitte à investir plus lourdement dans l’intégration.

En résumé : Extrabat est une roue d’appoint pour une TPE, pas une solution de long terme pour une PME ambitieuse.